La spiruline – entre enjeux environnementaux et bénéfices nutritionnelles.

La spiruline ou Arthrospira platensis est une micro-algues bleu-vert, dont la consommation se développe en France depuis quelques années. En effet, les français souhaitent revenir à une alimentation plus saine et en accord avec des engagements moraux et politiques. La spiruline devient donc une alternative à la mondialisation de l’alimentation.

La multiplication des producteurs recensés sur le site de la Fédération des Spiruliniers de France montre le souhait des producteurs d’entrer dans une démarche de qualité, respectueuse de l’environnement et d’être en contact direct avec le consommateur.

Cette offre alternative participe donc à une démarche de consomm’action, pourtant la consommation de spiruline n’est pas nouvelle.

Histoire de la spiruline

Cette micro-algue existe depuis plus de 3,5 milliards d’années et fut découverte par les européens lors de l’arrivée des espagnols à Mexico-tenochtitlan. Cette ville étant située sur le lac Texcoco, les ressources alimentaires proviennent pour la plupart de ses eaux et la viande était donc rare. Les Aztèques complétaient leur alimentation avec la spiruline du lac pour avoir la force d’exercer une activité physique nécessaire à leur quotidien.

Après l’arrivée des espagnols, la consommation de spiruline diminue, avec l’introduction de l’élevage, la consommation de viande et la production des céréales.

De nos jours

Aujourd’hui, la consommation de spiruline semble pouvoir remplacer la consommation de protéines animales et elle présente de nombreux atouts environnementaux:

  • les protéines de la spiruline ont un moindre coût environnemental. En effet les rejets organiques et carboniques causés par certaines filières d’élevage animal sont problématiques dans un contexte de réchauffement climatique
  • la photosynthèse de la spiruline permet le captage du carbone, de l’azote ou du gaz carbonique
  • la spiruline produit et rejette dans l’atmosphère une grande quantité de dioxygène
  • une augmentation du rapport protéines/hectare et ainsi du rendement à l’hectare, ce qui permettrait de libérer de grandes zones agricoles aujourd’hui cultivées en monoculture et allouées à l’alimentation du bétail
  • de grandes économies d’eau potable

 

 

 

Schéma de « La spiruline, pour l’Homme et la planète » de Michka-J.Falquet

 

 

 

 

En dehors de l’impact environnementale, la substitution de la viande par la spiruline dans certaines sociétés au cours des siècles laisse à penser que la spiruline est l’équivalent nutritionnelle de la viande.

La spiruline possède en effet une importante source de protéines végétales par rapport aux autres végétaux. Ces protéines sont digestes et possèdent tous les acides aminés essentiels à l’organisme. Elle est aussi source de minéraux, par exemple pour 10 g de spiruline, 20% des AJR (Apports Journaliers Recommandés) en fer sont couverts. C’est un apport qui est intéressant chez les végétariens qui peuvent se retrouver en carence due à l’éviction des produits animaux, principales sources de fer.

Cependant, lorsque l’on compare les apports en protéines des algues avec les apports de référence de l’Homme, il faudrait consommer plus de 100g de spiruline sèche pour couvrir les besoins nutritionnels. Les apports en minéraux et vitamines seraient alors trop élevés. Un surplus étant aussi nocif qu’une carence, la substitution n’est pas une alternative, tandis que la supplémentation à une alimentation pauvre en produit d’origine animale est profitable.

Actuellement, la spiruline est le plus souvent disponible en comprimés comme complément alimentaire et non comme un aliment. L’association la voie bleue milite pour la valorisation de la spiruline en l’introduisant dans des préparations culinaires de tous les jours à titre d’aliment et de condiment.

La spiruline est donc un excellent complément alimentaire, qui présente un véritable atout pour une alimentation durable.

 

Pour plus d’information :

http://www.spiruliniersdefrance.fr/

http://la-voie-bleue.org/livre-de-recette/

http://revues.cirad.fr/index.php/cahiers-agricultures/article/viewFile/29800/29560

https://ciqual.anses.fr

http://www.fao.org/3/a-i3437f.pdf

 

 

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